Le livret A séduit moins les Français

Coup de frein sur la collecte du livret A. En septembre, les épargnants ont déposé sur ce placement phare de l’épargne ainsi que sur son petit frère, le livret de développement durable et solidaire (LDDS), près de 730 millions d’euros de plus qu’ils n’en ont retiré, selon la Caisse des dépôts (CDC).

Cette collecte nette est quatre fois inférieure à celle d’août (3,02 milliards d’euros) et juillet (3,13 milliards). «Les Français qui ont la capacité à remplir les livrets A les ont remplis», constate Cyrille Chartier-Kastler, le fondateur du cabinet Facts & Figures. Les détenteurs d’un livret A ne peuvent en effet pas y déposer plus de 22.950 euros (12.000 euros pour le LDDS).

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Place au livret d’épargne populaire

Le maintien du taux à 3% décidé en juillet, alors que les épargnants s’attendaient à voir cette rémunération augmenter, a aussi fini par jouer défavorablement. «Il y a une décélération de la collecte assez logique après huit mois exceptionnels, indique Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Les ménages les plus aisés placent plus d’argent sur les comptes à terme, dont le capital est lui aussi garanti et les rendements désormais supérieurs.»

Septembre est traditionnellement un mauvais mois pour l’épargne, du fait du retour des vacances d’été et de l’accumulation des dépenses de rentrée. Un effet sans doute aggravé cette année par l’inflation, qui mine le budget des ménages.

Par ailleurs, le livret A (450 millions d’euros de collecte nette en septembre) est, pour la première fois, devancé par le livret d’épargne populaire (LEP). Ce placement réservé aux ménages modestes, dont le taux a été porté à 6% en août, a vu sa collecte croître de 800 millions d’euros le mois dernier. Près de 10 millions de personnes détenaient un LEP au 31 juillet.

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