Placement
Êtes-vous un bon épargnant ? Découvrez le simulateur du Figaro
«Est-ce que je mets assez d’argent de côté ?» : cette question hante les fins de mois de millions de Français. Mais l?actualité récente a donné encore davantage de gravité à cette interrogation. Acculés par une crise sanitaire sans précédent, une guerre aux portes de l’Europe et une inflation patente, les Français perçoivent l’épargne comme un véritable rempart face aux incertitudes et aux coups durs futurs. Si bien que, depuis 2020, tous mettent de côté bien plus d’argent qu’auparavant. Et ce en alimentant massivement les livrets d’épargne, plans en actions ou tout autre placement d’intérêt, de l’or à la pierre.
Face à cette tendance, Le Figaro a créé un simulateur afin de comparer votre situation et visualiser votre niveau d’épargne mensuel au regard de celui des Français d’un niveau de revenu proche. Mais aussi afin de déceler les opportunités pour mieux placer son argent, en fonction des nombreux produits d?épargne qui existent. Pour cela, remplissez dans les champs ci-dessous l’ensemble des informations requises.
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En France, le taux d’épargne des ménages atteignait 17,4 % du revenu disponible brut en 2022, selon l’Insee. Ce taux mesure la part des revenus d’activité, de la propriété et du foncier (dont sont retranchés les impôts versés) qui n’est pas utilisée en dépenses de consommation. Ce qui signifie qu’un Français disposant d’un niveau de vie médian ? soit 1837 euros pour une personne seule ? met en moyenne 320 euros de côté chaque mois. Si ce montant peut paraître important, il s’explique par une nuance de taille. L’Insee considère que les sommes engagées dans le remboursement d’un emprunt immobilier ? hors intérêts et services bancaires ? s’apparentent à une accumulation de capital, donc à des bas de laine. L’épargne appelée « financière » ? placée sur des produits comme le livret A, l’assurance-vie ou encore le PEL ? pèse, elle, 6,1% du revenu disponible. Soit 112 euros pour une personne seule au niveau de vie médian.
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Bien évidemment, la capacité d’épargne varie de manière importante en fonction du revenu. Les 20% des Français les plus modestes ? qui affichaient un revenu annuel inférieur à 13.173 euros ? réussissaient à sanctuariser seulement 2,71% de leur revenu disponible en 2017 (dernière étude en date détaillée de l’Insee). Ceux du troisième quintile ? situé entre 26.112 euros de revenus et 32.702 ? parvenaient eux à mettre 9,7% de côté. Quant aux 20% les plus riches ? soit plus de 56.153 de revenus annuels pour une seule personne ?, ils arrivaient à épargner 28,4% de ce qu’ils gagnaient. L’âge pèse également beaucoup dans la balance. « Les populations âgées sont celles qui mettent le plus de côté. Les personnes de plus de 50 ans réalisent la majeure partie des efforts d’épargne », détaille Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne.
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En toute logique, mettre de l’argent de côté quand on dispose d’un faible niveau de vie est particulièrement compliqué. Et ce en raison d’une part importante de nombreuses dépenses pré-engagées ? comme le loyer, les assurances, l’abonnement téléphonique ? et de dépenses peu compressibles ? comme le carburant, le passe pour les transports en commun ou encore certains soins de santé. Là où les plus aisés disposent d’une plus forte part de revenus arbitrables, la marge de man?uvre est donc bien plus mince pour ceux affichant un revenu disponible plus modeste. Reste qu’aujourd’hui, près de 70% de la population épargne. De quoi faire de la France un bon élève en la matière.
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Quand l?incertitude plane, l?épargne s?envole
Ces dernières années, au vu d’une conjoncture compliquée et des plus inquiétantes, les Français se sont montrés bien plus fourmis que cigales. Là où le taux moyen d’épargne oscillait autour de 15% en 2019 (4,6% d’épargne financière), il dépassait les 20% durant la crise du Covid, avec un pic trimestriel grimpant même au-dessus de 26% entre avril et juin 2020. Il faut revenir presque cinquante ans en arrière pour retrouver de tels standards. Durant le premier choc pétrolier et la récession de 1975 qui s’en est suivie, l’épargne s’était envolée pour peser en moyenne 21,3% du revenu disponible des Français. Un taux record.
L’histoire montre que les crises sociétales et économiques ont toujours poussé les ménages à mettre davantage d’argent sous leur matelas ou sur leur compte en banque. Face à la perspective d’éventuelles difficultés financières, la population adopte dans ces moments un comportement « de précaution ». Et c’est le cas aujourd’hui, avec un taux d’épargne toujours très élevé, soit de 18,3 % au premier trimestre 2023. « Par peur que la vie coûte plus cher demain, de nombreux Français vont épargner pour être en capacité de subvenir à des besoins futurs », explique Philippe Crevel. Paradoxalement, l’inflation forte qui sévit aujourd’hui est donc synonyme pour beaucoup d’accumulation de richesse. En réduisant leur achat et en reportant leur consommation, les Français amoncellent un plus grand pécule qu’en période plus calme.
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Cette épargne qui s’envole depuis trois ans pourrait aussi s’expliquer par «les messages contradictoires du gouvernement sur la transition énergétique», estime Philippe Crevel. Les nouvelles normes qui fleurissent presque chaque mois ? sur le bâti ou le transport pour ne citer qu’elles ? sont vecteurs de doutes et d’indécisions pour les ménages. La perspective d’un durcissement des règles autour des logements les plus énergivores ou des voitures thermiques peut pousser les Français à reporter leurs investissements et donc à nourrir leur bas de laine. « Faute de réponses assez claires des pouvoirs publics, les personnes préfèrent jouer la carte de la prudence », détaille Philipe Crevel.
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Savoir juger les risques
Si, comme le dit l’adage, il faut « commencer tôt » pour devenir un bon épargnant, il est également important de se poser les bonnes questions avant de placer son argent. Face à cet enjeu, les épargnants se montrent particulièrement prudents et affichent une certaine aversion au risque. De nombreuses études ont montré que les Français, dans une large majorité, préfèrent ne rien gagner du tout plutôt que de prendre le risque de perdre de l’argent. D’où le succès des sécurisants livret A ou livret de développement durable (LDDS). Du fait de l’inflation, ces deux produits sont rémunérés depuis le début de l’année à hauteur de 3% nets d’impôts et ils pourraient même atteindre les 4% au 1er août, en fonction des décisions prises par le gouvernement dans les prochains jours.
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Sur le premier trimestre 2023, le Livret A a collecté près de 20 milliards d’euros, un record depuis 2009. Selon une étude publiée mi-avril par le Cercle de l’Épargne, ce placement est considéré comme le meilleur produit d’épargne par les deux tiers des Français, devant l’immobilier locatif et l’assurance-vie. Reste qu’en termes de pouvoir d’achat, un euro placé aujourd’hui sur un livret A perd de la valeur puisque l’inflation est légèrement plus forte que sa rémunération. Selon l’estimation provisoire réalisée fin juin par l’Insee, les prix à la consommation augmenteraient de 4,5 % en juin 2023, après +5,1 % le mois précédent. Une situation qui peut donc pousser certains Français à envisager des placements légèrement plus alléchants. Mais aussi risqués.
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« Sous l’effet du Covid, les plans d’épargne en actions ont retrouvé une certaine popularité », constate Philippe Crevel. La Banque de France décompte aujourd?hui plus de 5 millions de PEA ouverts. Un chiffre loin des 7 millions des années 2000 ? et donc d’avant crise des surprimes ? mais qui ne cesse de croître. « La pandémie a rajeuni le profil des acquéreurs d’actions. Et ces plus jeunes générations sont prêtes à prendre plus de risques », détaille l’expert. À cet égard, c’est en effet sur les marchés boursiers que l’épargne peut souvent le plus fructifier? mais aussi s’effondrer. Les exemples mis en lumière par le graphique ci-dessous sont assez parlants. Par exemple 100 euros investis sur Tesla vous auraient rapporté aujourd’hui 19.589 euros. À l?inverse, miser 100 euros sur la Société générale vous aurait fait perdre 46 euros. Preuve que, si les opportunités sont bien là, les dangers aussi?